samedi 26 avril 2008

Les fruits ici sont tellement bons!!!

Samedi.
On est samedi.
Je le sais parce que j'ai demandé. J'ai un peu de difficulté à suivre les journées... Aujourd'hui c'était le temps du ménage de bagages. Oui, parce que, tout était pas mal à l'envers... Tu paquetes d'une manière, et après tu réalise que ça serrait mieux comme ceci ou comme cela, mais dans mon cas, jamais comme je l'avais fait au départ. Alors, j'ai tout sortie et j'ai repaqueté. Ok, j'ai apporté trop de stock.... Mais bon, j'en donnerai. Et je suis ici pour longtemps aussi... En plus, le type de voyages que je vais faire n'est pas trop défini. Je peux aussi bien me retrouver en montagne en camping que dans un hôtel hyper touristique. Je suis donc prête à toute éventualité, je suppose. Mais j'ai quand même apporté trop de linge... (Là, j'entends mon frère rire de moi, alors je roule des yeux).

Ménage fini je vous écris.

J'ai découvert un fruit vraiment impressionnant.
La grenadille. C'est un fruit qui, à première vue, ressemble à une orange. Mais, pour l'ouvrir, on l'épluche mais pas vraiment, on le brise et on l'ouvre... La photo est nécessaire, je crois...


À l'intérieur il y a plein de petites graines noires enveloppées comme les graines d'une pomme grenade, mais c'est gluant et juteux. Et c'est bon!! (C'est dans la famille du fruit de la passion!) C'était mon déjeuner ce matin avec des petites mangues, du pain et un oeuf.

Et c'est aussi du repos aujourd'hui. À partir de demain, ça va être fou.

À la formation, j'ai discuté un peu avec Lucas, le bénévole avec qui je vais travailler au centre. Je voulais savoir comment ça allait, comment ça fonctionnait. Dans l'avant-midi il y a des activités, puis on dine tout le monde ensemble. L'après-midi, les jeunes vont à l'école et pour nous occuppé pendant ce temps, parraiterait-il qu'il y aurait plein de choses. Quand les jeunes reviennent de l'école, alors nous soupons puis, la plus part du temps les jeunes veulent jouer au foot. Il doit y avoir des devoirs, et tout le rituel de l'avant dodo. Il y a 8 jeunes entre 6 et 14 ans. Tous des gars.

vendredi 25 avril 2008

La journée d'hier était plutôt demandante

La journée d'hier était plutôt demandant. En soirée, nous avons regardé Gladiateur en gang en buvant de la bière péruvienne. C'était vraiment très amusant parce que tout le monde avait évidemment vu le film plusieurs fois (sauf moi, bien sûr). Il y avait un Français, un couple de Hollandais, deux Anglais, un Danois et moi.


Aujourd'hui, dans la matinée Pilar (ma coordonnatrice de stage) et moi, avons rencontré Hectar à Inppares (un centre de santé communautaire). Il nous a exposé le nouveau projet sur lequel il travaille, lui et son équipe, depuis près de 1 an. Projecto Vidas para un mundo nuevo. C'est un projet de maisons de jeunes dans 4 districts de Lima.

Dans l'après-midi, c'était la deuxième et dernière partie de la formation. Je dois avouer que j'étais plutôt fatiguée. Mais ça s'est bien passé et j'ai même obtenu mon premier diplôme en travail de rue! C'était une formation vraiment intéressante. Nous avons fait, entre autres, des activités en petits groupes qui servaient à nous faire réaliser les difficultés de la communication avec les jeunes de la rue.


Cette expérience m'a fait réaliser à quel point je suis au bon endroit. Je crois que ce qui a aussi aidé à ma compréhension, malgré mes lacunes en espagnol, c'est justement que, instinctivement, ce sont des choses que je savais déjà, que je sentais du moins.
À cette rencontre, j'ai aussi rencontré Isabelle, elle travaille en communication et elle forme des bénévoles pour le travail de rue. Elle m'a demandé mon email et voudrait que l'on se rencontre à mon retour de l'Équateur. Je crois que j'aimerais bien aussi travailler avec elle. Il y a vraiment plein de possibilités qui se présentent et qui vont encore se présenter à moi durant ce séjour. Je ne pense définitivement pas avoir le temps de m'ennuyer!

Pour le dîner et pour le souper, Pilar m'a invitée chez elle. Elle vit avec ses deux enfants, sa mère et sa soeur dans le district de San Miguel à une vingtaine de minutes en autobus. Sa mère nous a préparé un dîner magnifique. Du poulet, des frites... et du riz!! Ha! oui, il y avait une salade aussi. Ici, les gens mangent beaucoup plus le midi que le soir. Pour le souper elle nous a préparé un oeuf avec du bacon, avec du pain et du jambon... Le déjeuner et le souper sont très similaires...!

À gauche, Pathy, ex-jeune de la rue maintenant devenue intervenante, au centre, un bénévole Italien (ok, j'ai oublié son nom... Pardoname!!) qui travail au centre Raytos del luz où j'aimerais beaucoup aller et à droite c'est ma belle Pilar

Je suis revenue à l'auberge avec Janine, la belle-soeur de Pilar, elle n’habite pas très loin de Miraflores. Dimanche, elle va venir me rejoindre et ensemble nous allons aller chez Pilar et avec les enfants nous allons aller se promener dans El Centro de Lima. puis nous allons revenir chez Pilar pour le souper familial hebdomadaire. Sa mère m'a fait promettre que je viendrais à tous les dimanches! Elle se souvenait de moi de quand nous étions allé y il a deux ans. Elle remarquait que mes cheveux avaient beaucoup allongé et que j'avais beaucoup maigri...! Elle ne cesse de répéter à quel point je suis jolie... J'ai dit à quel point je la trouve gentille et géniale sa mère?

Je ne me sens pas vraiment en voyage, je me sens chez moi, même si je suis dans mes bagages et que je vais me promener tout le temps. Je crois que pour moi, c'est comme ça que je me sens stable. J'ai toujours été à l'envers de tout le monde... C’est donc pas très surprenant!

jeudi 24 avril 2008

Et ça commence...!

Oui, sans problème! Tout a bien été finalement. Je dis finalement, parce que le vol Toronto-Lima était en retard d'une heure, il y avait un problème électronique. J'ai évidemment pensé qu’assurément j'allais m'écraser avant de finalement arriver, mais non. I'm here!

Aujourd'hui, j'ai suivi une formation pour les travailleurs de rue... en espagnol! C'est drôle quand même... je me disais, en essayant de comprendre, que j'aime ça compliqué moi... J'aurais pu prendre des cours en travail de rue en français... et/ou prendre plus de cours d'espagnol, mais non, moi je fais tout ça en même temps! Mais étonnamment j'ai compris pas mal bien ce que l'animateur voulait nous transmettre... C'est quand même difficile de ne pas pouvoir communiquer comme on veut. Ça va venir! Ce qui m'a par contre beaucoup aidée à bien comprendre le cours, c'est le livre que je lis présentement. C'est un livre que mon frère m'a prêté avant de partir. Enfants de la rue; Identité, sociabilité, drogue de Riccardo Lucchini. Les principes exposés correspondaient exactement.

À cette formation, j'ai aussi rencontré le responsable et l'autre bénévole du centre Ayllu Situwa, où je commence à travailler lundi. Très cool. Le bénévole vient d'Italie, il parle aussi un peu anglais. Pour l'instant, il est tout seul dans la maison réservée aux bénévoles... Il est très content de savoir qu'il aura bientôt de la compagnie. Moi aussi je suis contente de savoir qu'il est là, je crois que j'aurais trouvé ça difficile toute seule.

Mon seul problème depuis mon arrivée, c'est manger... À Miraflores, tout est très cher, mon dîner m'a coûté 40 soles... un peu plus de 10$. Ça ne semble pas très coûteux, mais considérant que je pourrais manger pour 3-4-5 soles... Et moi, me faire à manger... toujours le même problème... Je me suis fait deux sandwichs au fromage ce soir... pis un p'tit gâteau, du jus d'orange... En discutant avec les autres qui habitent ici, au Friends House (petit hôtel), j'ai découvert qu'il y a quelques endroits vraiment pas chers très près d'ici. Je vais voir ça samedi. Quand je serai au centre, les repas sont inclus, donc ouf, je ne devrais pas trop maigrir!

samedi 19 avril 2008

Le rêve of aquarius

>Free will astrology - Aquarius Horoscope
week of April 17, 2008<

J'ai compris quelque chose ce soir. C'est un rêve. Un rêve familier, confortable, mais angoissant.

Je viens de comprendre ce qui me troublait de ce rêve. En fait, c'était la perspective. Pour accéder à une petite chambre dans un soul-sol, je devais ramper entre deux marches d'escalier. Il y avait de la terre, c'était humide et froid. Puis, passant par une vieille petite fenêtre en bois, je me retrouvais dans une petite chambre douillette. Tout était bas. Tapis brun, lit dans un coin par terre, avec beaucoup de couvertures et d'oreilles, et des poupées de chiffon. C'était donc évidemment ma chambre d'ado dans le sous-sol de chez mes parents.

Un jour, ce rêve récurrent s'est détruit. Je me suis retrouvé dans un rêve où j'étais autant spectatrice que participante. Dans ce rêve, je ne rampais pas pour me rendre au sous-sol. C'était ouvert et il y avait de la terre partout. Le plafond étais haut, comme si on avait monté la maison. Il n'y avait plus rien. J'y allais pour chercher un livre que je devais remettre à un ami en visite. En y ressortant, une petite fille s'enfuyait en se transformant en raton-laveur. Mon rêve était donc, peut-être, sous cette perspective... Un raton-laveur? J'avais d'abord pensé à un chat...

Ce double retour dans mon passé, m'est venu à travers une conversation sur la perspective entamée avec mon père hier soir. Nous parlions de comment trippant ça pouvait être d'avoir la possibilité de se promener dans un cartier, à la manière d'un chat. Mon père marche beaucoup. Il aime trouver des chemins différents, le plus souvent possibles, pour que ce soit toujours une première fois.

Ça m'a donné envie de refaire mes chemins d'école, à pieds, comme avant.

Je vais faire ça mardi. C'est comme une façon pour moi de me rappeler d'où je viens, probablement pour mieux comprendre où je vais.... Tout en vivant à 100% le moment présent... ? Ça sonne phrase tout faites sortie d'une revue... mais je crois sincèrement que c'est véridique. Mais c'est définitivement pas facile à réaliser, faut surtout trouvé comment! C'est le travail d'une vie.

dimanche 6 avril 2008

Ce qui me pousse à faire un tel voyage

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Toute ma vie, j’ai été entourée de gens qui voyageaient. Dans ma famille, tout le monde voyage. C’est donc quelque chose qui à toujours été présent, que j’ai toujours fait et toujours voulu continuer à faire. J’ai toujours su que je voyagerais beaucoup dans ma vie. J’aime observer et apprendre des autres cultures, pour élargir mon horizon et pour mieux comprendre les mondes dans lesquels nous vivons.

Les inégalités sociales m’ont toujours fait sourciller d'une drôle de façon incompréhensible. Bien sûr, j'ai vu ces images de Vision mondiale quand j’étais petite. Et je ne comprenais pas comment des gens pouvaient être aussi démunis quand nous ici avions tout ce dont nous avions besoin, et même beaucoup trop. En vieillissant et en apprenant, je comprends peu à peu un peu mieux ce qui se passe. À travers mes expériences avec les jeunes et les déficients intellectuels, je découvre que d'aider les autres me permet de retrouver à chaque fois une partie de moi. J'ai de la facilité à me donner ainsi. C'est donc, peut-être, ma façon à moi de faire une différence.

En terminant mes études universitaires, j'ai cherché en vain un organisme qui me permettrait de voyager et de donner, tout en m’aidant à comprendre davantage ce monde de fou dans lequel nous vivons. Rien ne répondait vraiment à ce que je recherchais. Soit je n’avais pas les qualifications requises (études, expériences), soit les valeurs ne concordaient pas tout à fait aux miennes.

Et il y a eu ce jour où j’ai rencontré Sylvain. C’était comme un cadeau du ciel. Enfin je rencontrais quelqu’un dont les valeurs étaient comme les miennes et qui, en plus, dirigeait un organisme développant des projets pour aider les gens, et encore mieux, plus précisément des enfants de la rue. Trois mois plus tard je partais pour le Pérou et 4 mois plus tard, je repartais, au Guatemala. Jamais dans ma vie, il y avait eu quelque chose qui me motive à ce point. J'avais de la difficulté à ramasser de l'argent pour un show... Imaginez un voyage! Et pourtant... Pour aller rencontrer les enfants de l'autre monde, pour apprendre et échanger... J'ai tout fait pour ces voyages. C'est d'ailleurs dans l'avion, en revenant du Guatemala, que j'ai planifié repartir pour longtemps.

Je pars pour essayer de retrouver ma vraie nature, pour revenir à la source de qui je suis. Pour ça, je découvre que j'ai besoin d'aider les autres. Que les seuls moments où je me sens pleinement moi, c'est en voyageant et en donnant à qui sait le recevoir.

Alors je pars, au minimum six mois, pour faire du travail bénévole en Amérique Latine, auprès des enfants défavorisés, des jeunes de la rue, des enfants battus, vendus, abandonnés.

C'est ça qui me donne des papillons dans le ventre, c'est ça qui me ground.

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