mardi 27 mai 2008

Dans la maison de la rue



Nous avons donné rendez-vous à une jeune femme de la rue, que Luz connait, vendredi matin pour déjeuner avec les jeunes. Mais elle ne s'est pas présentée au rendez-vous. Nous sommes donc allés à la rencontre d'autres jeunes, qui nous ont invités dans leur chez-eux. C'est un site où les maisons ont été détruites, il ne reste que quelques murs et beaucoup de débris. Ils sont une quinzaine qui habite ce lieu. Pour y accéder, nous devons grimper pour entrer par une fenêtre. Ils étaient très heureux de nous voir. Nous avions apporté des pains au beurre et des sandwichs au riz aux légumes et du jus d'orange. Ils nous ont fait visiter leur "maison". Ces jeunes ne sont plus des enfants, ils ont entre 13 et 25 ans. Ce sont tous des jeunes qui se débrouillent dans la rue depuis très longtemps et qui ont très peu de chance de sortir de ce milieu. Ils se droguent tous les jours, et certains, toute la journée. Plusieurs se trouvent de petits travaux à faire ici et là pour gagner un peu d'argent. Vendent des bonbons, lavent des voitures, font des acrobaties aux coins des rues et aussi, ils mendient, volent et se prostituent. Luz les connait très bien, depuis maintenant plusieurs années, mais à chaque fois qu'elle les rencontrent elle en apprend un peu plus. Par exemple, c'était la première fois qu'elle allait à cet endroit. C'est aussi uniquement parce qu'elle les connait très bien que nous pouvont aller dans ce genre d'endroit sans danger. Ils ont beaucoup de respect pour elle parce qu'elle les écoute et tient ses promesses envers eux. Justement, nous leur avons fait une promesse cette journée-là. Comme c'était l'anniversaire de Willy dimanche et de Wilmer lundi, nous leurs avons promis de revenir lundi avec des gâteaux de fête pour eux.
De En la calle

Chose promise, chose due. Lundi Luz et moi avons acheté deux beaux gâteaux, un au chocolat et l'autre à la vanille, des bougies et de la boisson gazeuse et nous sommes retournées à leur maison. Ils nous attendaient avec impatience! Willy avait même invité sa copine et sa petite fille d'environ 1 an. Il a deux autres enfants. Avant de partager les gâteaux, Luz a demandé aux amis des fêtés de dire des voeux de bonheur et nous avons fait un bénédicité. Tous ont dit de vraiment belles choses, des voeux de bonheur et des souhaits pour un futur meilleur. C'était vraiment touchant. Ce sont des jeunes avec de belles valeurs au fond d'eux, seulement ils ont tellement été écorchés que de grosses gales épaisses les recouvrent.






samedi 17 mai 2008

Exemple...

Cette chansson est un peu l;histoire de plusieurs jeunes de la rue, a l;exception que la plupart n;ont personne qui les cherches.

e clip a ete tourne il y a deja quelques annes et les jeunes que vous voyez faire des pirouette sont des jeunes qui etaient vraiemnt dans la rue a cette epoque. Aujourd;hui, quelques'un d;entre eux sont ici a Ayllu Situwa.

mardi 13 mai 2008

Sur la route de Jauja








































































Il fait froid!!!!!!

Non, mais c'est se ressent que c'est l'automne. L'autre jour, je disais que j'avais apporté trop de linge, et bien, pas tout à fait, je n’ai juste pas apporté le bon linge. J'aurais dû amener beaucoup plus de linge d'automne que d'été. C'est pas des blagues, va falloir que j'aille magasiner...

Ce qui est vraiment spécial c'est que je n’aurai pas eu d'été cette année. Je le savais avant de partir que ce serait l'hiver ici, mais je ne pensais pas que ça jouerait autant sur mon système! Les journées raccourcissent ici, mais dans mon cerveau, elles devraient rallonger... Il fait de plus en plus froid, et c'est de plus en plus brumeux, c'est très humide. On me dit que le minimum l"hiver est de 12° C, c'est froid ça quand tu es dans un nuage de brume. On ne voit presque plus jamais le soleil se pointer. C'est assez déprimant.... D.cidément j'ai pas choisi mon temps pour venir dans le sud. L'avantage c'est que je n’aurai pas trop de touristes dans les jambes quand je vais partir pour l'Équateur!

D'ailleurs, je pars pour l'Équateur aux alentours du 15 juin. J'ai commencé à faire mon itinéraire. Je vais prendre au moins 5 jours pour y aller comme ça j'aurai le temps de visiter quelques petites villes et surtout des sites archéologiques. En espérant qu'en me rapprochant de l'équateur, le temps soit meilleur! hihi.

Je vous mets aussi quelques photos du voyage que nous avons fait à Jauja, dans les montagnes dimanche le 4.

5h du matin, Luca et moi attendions Jacek et Luz à notre maison pour aller à Jauja. Ils sont arrivés à l'heure sud-américaine, c.-à-d., à 6h! Nous avions 4 h de route à faire dans les montagnes à l'est de Lima. Le point le plus haut en altitude que nous avons traversé était à 4818 m! Vers 3000 m j'ai commencé à sentir l'altitude. Le souffle devient court et mal de tête. Mais ça passe assez rapidement.

Nous allions à Jauja pour visiter 5 jeunes qui Luz et Jacek connaissent bien, qui étaient dans la rue et qui on été recrutés par l'armé Péruvienne. Nous nous sommes donc rendus au Fuerte Carceres de Jauja. Ils étaient vraiment très contents de nous voir. Nous leur avons apporté du linge, du pain, des crayons et cahiers, du savon à linge et des gâteries. Puis nous avons obtenu l'autorisation du général pour les amener faire un tour au village. Avec leur commandant nous sommes donc allés faire quelques emplettes et puis nous sommes allés manger tout le monde ensemble.

Après les au revoir, nous sommes allés au mercado acheter des légumes frais. Ces marchés sont bondés et il faut savoir magasiner. Demander les prix, faire le tour, revenir, goûter... J'ai acheté des mandarines, des grenadilles (bien sûr!) et du pain de maïs frais du jour.

Avant notre retour à Lima (un autre 4 h sur des routes plus tortillées les unes que les autres) nous avons fait un dernier arrêt au restaurent sur le bord d'un lac, La sirène oro (la sirère en or). C'Était vraiment un site très joli. Nous y avons mangé un Pachamanca

Le retour a été périlleux, les routes ne sont pas très larges et il y avait vraiment beaucoup de trafic et en plus, les gens sont complètement fous sur la route! Mais Jacek est vraiment un bon conducteur et il est habitué, alors nous étions en confiance.

C'est à lui que j'avais promis que je reviendrais




Luis
En 2006 et avec moi la semaine dernière.


lundi 12 mai 2008

Bricolage


Les trois jeunes a gauche vivent dans la rue. Ils viennent le jeudi pour prendre une douche, un repas et laver leur linge. En retour il aident dans la maison: font du m-nage, lavent la vaisselle, etc. La semaine derniere, nous avons fait des cartes pour la fete des meres.
A droite c;est Atenor, le seul garcon de la maison qui va a l;ecole le matin, il est donc avec nous l;apres midi.
Nadine, tu voyages avec moi... j;ai ton chandail rouge!

dimanche 11 mai 2008

Un petit retour dans le temps

Comme je n'ai pas eu le temps de poster vraiment tout ce qui se passe depuis deux semaine, voici un petit retour dans le temps pour vous remettre à jour.

Bientôt Je pourrai mettre à jour mes album sur Picasa!

Dimanche, 27 avril 2008
Le dimanche, c'est la journée familiale chez les Urbina, la famille à Pilar. La dernière fois que j'y étais, sa mère m'a fait promettre d'y être le plus souvent possible, parce que je fais maintenant partie de la famille. Comme je ne savais pas bien comment m'y rendre seule en bus, Janina, la belle soeur de Pilar est venue me rejoindre à 13h au Friends House pour que nous fassions le chemin ensemble. En arrivant, un gros diner à la Péruvienne nous attendait. Toute la famille est venue faire son tour. Oncles, tantes, cousins, cousines, frères et soeurs, et de jeunes enfants qui courent partout. C'est un peu fou ces diners... surtout quand ton espagnol est pas tout à fait à point!

D'ailleurs, je dois admettre que c'est beaucoup plus difficile que je le croyais... apprendre su'l tâ. C'est vraiment frustrant de pas pouvoir se faire comprendre comme on le veut.... Je suis donc pas très bavarde, surtout en groupe. Pour l'instant, je me concentre sur ce qui est dit, et j'essaie de comprendre.

En soirée j'ai accompagné la Mama et les soeurs de Pilar au mercado (centre commercial). C'est que mardi, c'est l'anniversaire de Lara, la petite fille de Pilar, elle aura 5 ans. Je lui ai déniché un beau petit chandail de laine (fait en coton...) rose. Il a un joli col qui se boutonne en diagonale... j'aurais bien aimé le garder pour moi! J'ai donc profité de l'occasion pour acheter un cellulaire. Un Samsung Slim Bar VGA Camera SGH-C426 pour 159 soles, un peu moins de 60$. Il me sert surtout pour l'heure et le réveiller matin...! Non, mais il est aussi très pratique parce que, à Lima, c'est vraiment très facile de se perdre. À mon départ du Pérou, je vais en faire don à l'organisme ici pour les autres bénévoles qui viendront. De toute façon, il ne fonctionnerait pas à Montréal!

La Mama m'a fait goutter à toute sorte de petits trucs que l'on vend ici et là. (Bon, là, je dois vous avertir tout de suite : j'ai une mémoire vraiment mauvaise, alors je m'excuse s'il manque parfois des détails comme le nom des plats, des villages, d'une personne ou d'un organisme. Je me force de tout écrire... mais bon. Souvent ça va vite... et c'est pas possible) Je disais donc, elle m'a fait goûter des genres de petits pâtés, roulés (et en plus, vous savez, moi et la cuisine...), c'était vraiment excellent. Jusqu'à maintenant, j'aime vraiment tout ce que je goute et je n’ai jamais été malade (je touche du bois...). En revenant à la casa familiale, elle préparait déjà un souper...! Je vous le dis, je vais rapidement et facilement reprendre le poids que j'ai perdu! Surtout qu'on mange beaucoup de féculents.

Je suis revenue au Friends House vers 21h et j'étais bien contente de voir que Damien était là. Comme c'était ma dernière soirée avant que nos chemins se séparent, je comptais bien aller prendre un verre avec lui et il était bien partant! Nous sommes donc allés prendre un drink dans un pub anglais! LOL Après s'être fait courir après par le garde de sécurité et la serveuse (qui n'avait pas vu que nous avions bel et bien laissé l'argent sur la table), nous sommes allé manger un plat qui ressemblait étrangement à une poutine, arrosé d'un coke dans un resto un peu crade comme il y en a tant ici et que l'on doit aimer. Description de la « poutine » : patates frittes, fromage blanc en tranche, c'est tout, je crois (Damien, corrige-moi si j'oublie quelque chose). Lui a mangé, moi j'ai picossé son assiette en regardant une parade de mode de sous-vêtements à la télé. Nous avons parlé de différents sujets, mais surtout de religions, de valeurs et de morale. Considérrent nos deux missions respectives, ces sujets semblent aller de soit. Je vous invite d'ailleurs à le suivre, lui aussi, dans ses aventures, qui sont vraiment beaucoup plus périlleuses que les miennes! (www.tribalpoursuite.com) Il est en voyage pour un an et filme des documentaires dans des tributs isolés. Chaque documentaire traite d'une valeur différente.


Lundi, 28 avril 2008
Le grand jour, ma première journée à Ayllu Situwa. Pilar est venue me rejoindre pour m'accompagner. Damien m'a fait promettre, la veille, de le réveiller avant de partir, pour un dernier au revoir. Mais contrairement à ses habitudes des dernières semaines, il s'est levé vers 9h, juste à temps pour mon départ. Il tenait à me donner une Bible. Vous serez peut-être surpris, enfin ceux qui me connaissent bien, mais suite à nos discussions des derniers jours, elle était véritablement la bienvenue. En fait, la veille en me couchant, je me disais que j'aimerais bien en lire des bouts, pour mieux comprendre ce donc Damien me parlait. Mais je me disais que ce serait bien difficile de trouver une Bible en français au Pérou! Et voilà qu'il m'en offre une...
Dans le Taxi en allant à Ayllu Situwa, j'ai raconté cette histoire à Pilar. Elle dit que c'est Dieu qui a mis Damien sur ma route, pour m'aider dans ma quête. Je n'ai jamais été une grande croyante en Dieu, un Dieu unique qui es là assis dans le ciel à nous regarder agir à toutes les secondes de nos vies. La religion catholique, chrétienne en particulier m'a toujours fait un peu peur. Probablement parce que je n'étais jamais arrivée à bien saisir ce qui en était. Mais ici, la spiritualité est si présente qu'il est difficile de l'ignorer et de ne pas en faire partie. Surtout à Ayllu Situwa. À chaque repas nous faisons la prière, le dimanche ils vont à la messe et une fois par semaine, un passage significatif de la Bible est choisi, lu et discuté avec les enfants de la maison. Pilar n'a peu être pas tors...

Au centre, il y a moi et Luca, un bénévole italien, qui est là depuis déjà une semaine. Nous avons eu une rencontre avec Luz qui nous a expliqué un peu le fonctionnement de la maison. Je dois avouer que je n'ai pas tout bien compris, mais je crois que j'ai capté l'essentiel.

Le soir, Yasek est venu nous reconduire en auto à notre maison, la maison des bénévoles. Elle est à une quinzaine de minutes en bus de Ayllu Situwa. C'est une propriété qui appartient à la communauté religieuse Comboni (celle-là est difficile à oublié, considèrent qu'il est écrit partout dans la maison!) Aussi, ma rencontre avec Damien a pris tout son sens ici. Vous êtes déjà allé dans un couvent? Ou dans la résidence d'une communauté religieuse? Tu es comme à l'Église partout dans la maison. Des croix, des chapelets, des Bibles, des revues, des livres, des dessins sur Jésus, sur Dieu, sur Marie... J'ai eu des leçons de piano dans une école tenue par des religieuses, j'ai fait mon secondaire avec des religieuses, j'ai déjà fait le ménage des appartements d'une communauté religieuse et jamais je ne me suis sentie tout à fait confortable dans ce genre d'endroit. J'ai toujours été mal à l'aise avec les symboles religieux. Ici il y a même une chapelle à l'étage au dessus de ma chambre... Mais cette fois, je me sens bien. Je ne me sens même pas inconfortable quand je dois passer par la chapelle pour aller étendre mon linge sur le toit! Et je sais que ça a tout à voir avec ma rencontre avec Damien. Il va véritablement fait comprendre des choses sur la religion qui m'aide maintenant à mieux accepter sa présence. Et avant de me coucher, je li quelques pages de l'Évangile. Je suis surtout curieuse, pour l'instant c'est encore, pour moi, un beau livre d'histoires, mais ce sont de belles histoires, qui, je crois, peuvent nous aider à mieux vivre notre existence.

Mardi, 29 avril 2008
Dans l'avant-midi, il y a deux professeurs qui viennent aider au devoir et à la récupération. Ils mon demandé ce matin de donner un petit cours d'anglais. J'aurais aimé être préparée... Mais bon, ça pas pire bien été. Cette semaine c'est plutôt tranquille pour les bénévoles dans la maison. Ils nous laissent le temps d'arriver et de nous adapter un peu au fonctionnement avant de nous ensevelir de choses à faire. Aujourd'hui ils ont découvert que j'étais graphiste! Ils m'ont donc demandé de concevoir une banderole pour une marche qui aura lieu jeudi, leur fête des Travailleurs. J'ai donc fait quelques esquisses et ensemble nous nous sommes entendus sur une idée. J'ai esquissé sur un drap et demain nous allons la peindre.
Aujourd'hui, c'est la fête à Lara, la petite fille de Pilar. J'ai rencontré Janina à Miraflores vers 18h30 pour y aller ensemble. Ce sont des méchants partys les fêtes d'enfants ici!! J'imaginais voir des parents nord-américains « freaker » à voir la quantité inimaginable de bonbons que ces jeunes ont mangés avant de se coucher... et que dire de la liqueur! (Ils boivent très peu d'eau – celle du robinet n'est pas bonne à boire et celle en bouteille coute deux fois le prix d'un 3 litres de coke, idem pour le lait, c'est terrible à mon avis – Ils boivent plutôt plus des tisanes, du thé ou toutes sortes d'infusions maison... puisqu'il faut faire bouillir l'eau pour la consommer.) Mais faut dire aussi qu'ici, l'horaire d'une journée pour les enfants, est divisé de façon assez différente. À Ayllu Situwa, par exemple, ils se lèvent vers 6h30, déjeune vers 8h30 (entre temps, ils font du ménage, lavage, etc.). Certains enfants vont à l'école de 9h à 14h (dans le cas de Ayllu, seulement Atenor va à l'école le matin) et d'autre de 13h à 18h. Donc, c'est là où tout décale, le souper est rarement avant 20h. Les enfants se couchent vers 22h30, tous âges confondus. J'imagine encore une gang de parents sourcillés...! Mais c'est comme ça. On finit donc de travailler vers 21h30, 22h.
Ce soir, après la fête, j'ai dormi chez Pilar (qui habite avec sa mère et sa soeur), il était trop tard pour que je revienne seule en bus et de toute façon je ne savais pas où descendre. Et non, ce n'est pas aussi simple que ça. Il n'y a pas de plan des autobus et, il doit y avoir des centaines de lignes d'autobus, toutes avec des trajets différentes, des couleurs un peu différentes, des numéros de ligne qui se ressemble (exemple la SO-08 ne va pas au même endroit que la SR-08, genre)... c'est très mêlant, surtout le soir. Je commence à peine à m'orienter le jour!

Mercredi, 30 avril 2008
J'ai dû partir très tôt de chez Pilar. J'avais pour plus 1h de bus pour me rendre à Ayllu Situwa. San Miguel, où habite Pilar c'est au nord et Ayllu c'est au sud de Lima. C'est comme si j'avais dormis à Pointe-aux-Trembles pis que je devais être à 9h à Pointe-Claire, genre. Mais il y en a que c'est bien pire. Luz par exemple habite vraiment à l'autre bout de la ville, encore plus au nord. Pour venir travailler ça lui prend au moins 2h de bus, avec des transferts et tout. C'est 4h de transport par jour. Et les bus sont loins d'être confortable et spacieux comme à montréal!
Aujourd'hui, nous avons peinturé la banderole. Demain c'est la fête des Travailleurs et une grande marche est organisée pour aller revendiquer les droits des enfants de vivre et de travailler dignement et sans exploitation. Parce qu’ici, beaucoup d'enfants travaillent pour aider leur famille, je crois que ça fait partir des raisons pour lesquelles l'école n'est que d'une demi-journée par jour. Abolir le travail chez les enfants serait ici une catastrophe. Une loi est d'ailleurs passée, ou va passer pour ça. C'est prendre le problème par le mauvais bout.

Jeudi, 1er mai 2008
Pas mal ma banderole, non? Je suis assez fière du résultat je dois dire.

Je devrais finalement apprendre à cuisiner. Ici j'aide beaucoup dans la cuisine, lundi et mardi ce sont mes journées cuisine. Je leur ai dit que pour le bien de tous, ça serait vraiment mieux que je ne sois qu'une aide. Je suis une très bonne aide. Dites-moi quoi faire, et je le ferrai! Aujourd'hui j'ai aidé Luca à faire un spaghetti carbonara... peut-être je serai capable de reprendre la recette pour vous à mon retour!


Vendredi, 2 mai 2008
Aujourd'hui j'ai congé. J'en profite pour faire mon lavage (on a une laveuse...! Oui oui!), le tri de mes photos, d'écrire un peu... mais je suis en retard...

Samedi, 3 mai 2008
On devait rencontrer Yasek cette après-midi pour déterminer un horaire un peu plus fixe. Mais il a dû partir. Deux jeunes qui après être rentrés dans un centre de réinsertion, ne voulaient plus y être et faisaient des problèmes. Comme c'est deux jeunes que Yasek connait bien, il est allé les chercher et ils sont passés par la maison dans la soirée. Et là, j'ai eu un choc. Je l'ai retrouvé. Certains d'entre vous se rappelleront peut-être de l'avoir vu sur mon desktop au bureau. C'est un petit garçon de 12 ans avec qui j'avais bien connecté et qu'étrangement se retrouvait sur plusieurs de mes photos. Je voulais le revoir, lui et d'autre bien sûr, mais lui surtout. Et voilà, il était devant moi après seulement deux semaines après mon arrivée au Pérou. Il ne se souvient pas de moi, c'est normal. Mais je lui ai montré les photos et nous en avons pris d'autres ensembles. Puis Yasek les a reconduits dans la rue. Quand un jeune ne veut pas en sortir, on peu pas le forcer. C'est triste et parfois frustrant, mais c'est comme ça. Je vais surement le revoir dans la rue. J'aimerais être capable de lui faire réaliser qu'il est beaucoup plus qu'un voyou et qu'il se décide finalement à faire les efforts nécessaires pour s'en sortir.

samedi 3 mai 2008

Ma première semaine à Ayllu Situwa

Dans un nouveau travail, je crois que les deux premières semaines sont toujours les plus difficiles. C'est le temps d'adaptation. On pourrait croire qu’ici, ça serait plus difficile, à cause de la langue, par exemple. Mais j'ai eu des débuts de job bien pire qu'ici! Évidemment, c'est vraiment très épuisant mentalement de tout comprendre seulement à moitié, et travailler avec des enfants c'est toujours demandant, mais Oh! combien valorisant. Mais ils sont vraiment très gentils les gens de cette maison. Ils en ont vu pas mal de bénévoles depuis deux ans, ils savent et comprennent que l'on soit perdu au début.

La maison a été fondée par Yasek, un jeune missionnaire polonais, qui pendant une mission au Pérou il y a 4 ans, tomba en amour... avec une Péruvienne, mais aussi avec les jeunes du pays. Il décida de mettre sur pied un programme d'aide à la réinsertion pour les jeunes de la rue de Lima. Ça fait maintenant 2 ans que la maison Ayllu Situwa existe. Je parle maintenant de maison plutôt que d'un centre, parce que c'est beaucoup plus comme ça. C'est très familial comme atmosphère.

Puis il y a Luz, une femme extraordinaire, pleine d'énergie et de bonté. Elle a elle-même 3 enfants et travail avec les jeunes depuis plus de 20 ans! Pour moi elle est comme la maman de la maison. Puis il y a Edwin, il doit être dans la trentaine et est paraplégique. Je ne connais pas encore son histoire, mais je crois qu'il est un ancien jeune qui en a arraché. Lui c'est comme le grand frère dans la maison. Puis il y a Guillermo, qui est un ancien jeune de la rue (il connait Sylvain depuis 10 ans. il fait parti des jeunes qu'il a aidés au tout début). J'ai su hier que ça fait à peine quelques mois qu'il est sorti d'un séjour de 5 ans en prison, à cause de la drogue. Il a été accueilli par Yasek et suit maintenant des cours pour devenir chef cuisinier. Il adore ça et il est très bon, très minutieux. En fait, il est mon prof non seulement de cuisine (car nous cuisinons ensemble, à presque tous les jours), mais aussi d'espagnol (ça se fait bien en cuisinant)! Lui aussi est comme un grand frère dans la maison. Puis il y a deux professeurs qui viennent chacune leur tour dans l'avant-midi pour les devoirs.

Au Pérou les enfants vont à l'école une demi-journée par jour. Certains c'est le matin d'autre c'est l'après-midi. Sur les 9 jeunes de la maison, 8 y vont l'après-midi. Seulement Atanor, 8 ans, y va le matin. Parce qu'il est un surdoué, il a la chance d'aller à l'école privée. Ce que moi je trouve triste c'est qu'il soit par conséquence à part des autres, dont son frère jumeau, Julio. Mais je crois que la situation a été bien expliquée, parce que tout semble quand même, parce que tout semble bien fonctionner ainsi.

Le déroulement typique d'une journée ordinaire se déroule donc ainsi : comme les enfants vont, pour la grande majorité à l'école l'après-midi, en avant-midi c'est le temps des devoirs et de la récupération. Il y a une petite salle de classe à l'arrière de la cour. Mardi j'ai donné un cours d'anglais! On m'a demandé ça à la dernière minute... je n'étais vraiment pas préparée... mais bon, l'idée c'est d'apprendre quelques mots... on a appris les parties du corps humain (et moi ça me fait évidemment pratiquer mon espagnol...) et des phrases générales de présentation. « Hi, how are you? ... What is your name? ... My name is Cali... » Ils aiment bien apprendre l'anglais, j'aurais préféré leur enseigner le français... mais bon, comme seconde langue, c'est vrai que la plus utile, reste encore l'anglais. J'aurai probablement aussi la possibilité de leur enseigner un peu de français. Puis vers 11h, nous nous commençons à préparer le diner et eux se changent et mettent leur uniforme et prépare leur sac d'école pour être prêt à partir pour l'école tout de suite après avoir mangés. Ils doivent partir au plus tard à 12h45. L'école est de 13h à 18h. Dans l'après-midi, nous (c.-à-d. Guillermo, Edwin, Luca et moi) prenons ça plutôt relaxe. Mais pas toujours. Des fois il y a des trucs à préparer pour certaines activités, des commissions à faire, du ménage, du lavage et il y a aussi Atenor qui est à la maison.... Je vais essayer de penser à des activités à faire avec lui quand on est seul. Puis on commence à préparer le souper vers 17h pour que ce soit prêt à leur retour de l'école. Après le souper, certains jours nous allons jouer au foot dans le parc, d'autres jours, il y a du lavage, ou on écoute la TV. Ça fonctionne vraiment comme une grande famille.