dimanche 25 janvier 2009

Fins et finales

Je suis donc de retour au Québec depuis déjà un mois. J'ai eu de la difficulté à écrire ici, parce que le dernier mois au Pérou a été très rempli et que le premier mois de retour ici.... compliqué.

La fin du projet
Avant de partir, j'ai terminé mon atelier de photos avec 2 expositions. Une dans Callao, le quartier de ces jeunes, et l'autre à Jesús Maria dans les locaux de INPPARES. L'expo à Callao a été très intéressante, même si la plupart des jeunes qui avaient participé à l'atelier n'étaient pas présents. Je crois que c'est la gêne qui les a gardés éloignés du site. Après tout, ces photos avaient été prises dans ce même quartier. Mais les quelques personnes des environs qui sont venues jeter un coup d'œil ont été bien impressionnées des résultats. J'étais fébrile, nerveuse, contente et déçue à la fois.

La déception venait un peu de la collaboration avec l'organisme hôte. Ils ont fait jusque-là vraiment un merveilleux travail et sans eux jamais je n'aurais pu faire ces ateliers, mais vers la fin ça se gâtait, comme s’ils n'étaient plus intéressés à mettre de l'effort, puisque c'était bientôt terminé... comme s'il avait eu leur bonbon, et que du coup l'intérêt n'y était plus.

Ils m'ont aidée jusqu'à la fin, mais du bout des lèvres et rendu à ce moment je me sentais très seul dans les derniers préparatifs. Ils m'ont fait travailler sur une publication contenant toutes les œuvres et les textes des jeunes qui n'ont finalement pas voulu, à la toute dernière minute, imprimer. Ça, ça m'a beaucoup déçue. Au moins, ils ont donné à chacun des jeunes un superbe album photo avec une copie des photos grand-formats. Ça, c'était vraiment une excellente idée.

Je n'ai malheureusement pas de photo de la grande exposition officielle à INPPARES, mon copain s'est fait voler son appareil, avec toutes les photos, en voyage... :( Et j'ai demandé à INPPARES de me fournir quelques photos ou images qu’eux avaient prises et tout ce qu'ils m'ont envoyé sont celles-ci...

Je suis même pas dessus!! (en fait, je suis sur la troisième dans le coin à gauche...) pis elle est en plus que low-res... C'est poche de leur part, surtout qu'ils ont même filmé une petite entrevue avec moi.... ils ne me la donnent pas. Triste triste triste.

Mais bon, l'expérience a tout de même été vraiment extraordinaire en tout et partout et je suis très fière d'avoir fait ce que j'ai fait avec eux. Je suis aussi très fière de ce que j'ai accompli.

Mes vacances finales

Aussitôt l'expo terminée, le soir même en fait ce sont des vacances bien méritées qui ont commencé. Ce soir là je suis allée rejoindre Gonzalo au centre de Lima pour allé prendre un verre et fêter avec des amis.

Bon, quelques un d'entre vous se rappellera peut-être qu’en Équateur je me suis fait tatouer une étoile dans le cou. Mon tatoueur était un gars fort sympathique du nom de Ever Gonzalo. On ne s'est connu que quelques jours à Cuenca pour, après quelques échanges de email, se retrouver 4 mois plus tard à Lima. Je n'avais, jusque-là, aucun intérêt amoureux pour lui. C'était simplement un gars trippant qui me permettrait de visiter des places reculées que jamais je n'aurais pu voir seule. Parce que déjà nous avions planifié de visiter le village d'où il venait et ses environs.


Sans fla-fla, sans coup de foudre nous avons découvert ensemble qu'on était bien ensemble, et que l'on faisait un bon team. Comme il m'a dit à un moment pendant qu'on faisait un ménage de fou dans sa maison à Auquimarca : « Val, moi je nous vois pas comme un couple où on n'est que la moitié de l'autre, je nous vois comme des partners, on est Valérie au complet ET Gonzalo au complet ensemble.» Team work. Ça m'a plu, surtout que c'est exactement la philosophie que j'ai toujours prônée.
Il m'a demandée en mariage dans une grotte, au coeur de la Terre et nous nous sommes fiancés avec un échange de tatous et nous communiquons presqu'à tout les jours (vive l'internet) et quand le moment me le permettra j'y retournerai pour continuer le reste de ma vie.

Nous avons donc passé presque 2 mois ensemble dont 2 semaines en voyages et puis déjà je me devais partir. Je ne voulais pas m'attacher à quelqu'un là-bas, parce que je savais que ça serait compliqué. C'est surtout difficile de mettre un peu sa vie en plan comme ça.

C'était vraiment un super beau voyage, j'ai rencontré vraiment du bon monde vraiment gentil, toute la famille a Gonzalo. Visiter des endroits qui ne voient pas très souvent des étrangers.
J'y reviendrai avec quelques anecdotes.

Les derniers jours
En revenant je devais tout paketer mes affaires, me préparer pour repartir.... ça été la chose la plus difficile à faire et j'ai vraiment attendu jusqu'à la toute dernière minute pour ranger mes affaires. Je devais vider mon appartement, le nettoyer... faire mes adieux à tout le monde... Mais je voulais tellement pas partir et surtout j'avais l'impression que je partais pour revenir très bientôt que je ne sentais pas le besoin de faire ces adieux...

Mais il y a eu cette dernière soirée dans la rue avec les jeunes. Une soirée magique puisque c'était la soirée de la distribution des p'tits cadeaux de Noël. La chocolata qu'ils appellent. On a donné des petits sacs avec plein de petites gâteries. Ils étaient super heureux!

Mais aussi triste de me voir partir. Encore aujourd'hui quand je rencontre un d'eux (ou même n'importe qui de là-bas) sur le chat, la première question qu'il me demande c'est : « Cuando vuelvas? » (« Quand reviens-tu? »). « Bientôt », je leur dis, « le plus tôt qui me sera possible ».

La veille de mon départ on je suis sortie boire et danser dans les bars de Comas (le quartier des bars à Lima — et en général absolument pas recommandé pour personne qui n'est pas de la place...) et on s'est couchés aux petites heures du matin, complètement paktés... Puis j'ai ramassé mes affaires, j'ai tout emballé et nous sommes allés souper chez Pilar. Faire mes adieux à sa famille...

Gonzalo est venu à l'aéroport avec moi, et Fernando est venu aussi me dire au revoir.
J'étais vraiment triste de partir... j'ai attendu jusqu'à la toute dernière minute pour prendre l'avion, tellement que j'ai bien failli la manquer!

J'ai pleuré en voyant Lima s'éloigner, mais le devoir familial m'appelait et c'était important autant pour moi que pour ma famille que je revienne.

Le retour au pays
BADANG!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

C'est l'hiver daplon, c'est noël daplon, y fait frette, le monde est bête, froid, prétetieu, c'est encore l'hiver... pis le plus froid depuis je sais pas quand.... offre d'emploi le lendemain de mon arrivé, travail ou rester à la maison?? Travail... c'est noël, la famille, les cadeaux,... et il y a ma mère, malade, très, mon père, triste, mais combien courageux et travaillant, mon frère, mes nièces, ma belle soeur qui est a point d'éclater d'une 3e petite fille...Ma mère de plus en plus dépendante, Noël, visite chez la famille à Ottawa... début du travail...


Êtes-vous étourdi là??

Ben c'est ça... Depuis ça ne s’est pas vraiment calmé. Mais ça aide d'aller travailler à l'extérieur. Je suis au bureau 4 jours semaine, les mercredis et dimanche je reste à la maison avec ma maman. J'ai aussi commencé à suivre des cours d'initiation aux massages. J'ai fait l'initiation aux massages suédois et je vais faire bientôt l'initiation au massage shiatsu. Ça aide aussi, voir de monde, apprendre à relaxer, à respier mais aussi surtout à faire du bien aux autres, à m'apprendre comment bien canaliser mon énergie d'une autre manière pour aider au bien-être d'autrui. J'essaie le plus possible de faire des massages à ma mère, question de dégourdir ses jambes qui ne bougent presque plus. Elle dit que ça lui permet de mieux dormir.

Je travaille maintenant pour ma nouvelle vie, c'est une autre étape qui commence et cette période d’entre-deux en est une d'organisation, mais aussi de réconciliation, d'entraide, de rapprochement et déterminerai comment tout le reste qui viendra par la suite, se passera.


Le voyage aura duré 8 mois, mais il continue à résonner...