dimanche 11 mai 2008

Un petit retour dans le temps

Comme je n'ai pas eu le temps de poster vraiment tout ce qui se passe depuis deux semaine, voici un petit retour dans le temps pour vous remettre à jour.

Bientôt Je pourrai mettre à jour mes album sur Picasa!

Dimanche, 27 avril 2008
Le dimanche, c'est la journée familiale chez les Urbina, la famille à Pilar. La dernière fois que j'y étais, sa mère m'a fait promettre d'y être le plus souvent possible, parce que je fais maintenant partie de la famille. Comme je ne savais pas bien comment m'y rendre seule en bus, Janina, la belle soeur de Pilar est venue me rejoindre à 13h au Friends House pour que nous fassions le chemin ensemble. En arrivant, un gros diner à la Péruvienne nous attendait. Toute la famille est venue faire son tour. Oncles, tantes, cousins, cousines, frères et soeurs, et de jeunes enfants qui courent partout. C'est un peu fou ces diners... surtout quand ton espagnol est pas tout à fait à point!

D'ailleurs, je dois admettre que c'est beaucoup plus difficile que je le croyais... apprendre su'l tâ. C'est vraiment frustrant de pas pouvoir se faire comprendre comme on le veut.... Je suis donc pas très bavarde, surtout en groupe. Pour l'instant, je me concentre sur ce qui est dit, et j'essaie de comprendre.

En soirée j'ai accompagné la Mama et les soeurs de Pilar au mercado (centre commercial). C'est que mardi, c'est l'anniversaire de Lara, la petite fille de Pilar, elle aura 5 ans. Je lui ai déniché un beau petit chandail de laine (fait en coton...) rose. Il a un joli col qui se boutonne en diagonale... j'aurais bien aimé le garder pour moi! J'ai donc profité de l'occasion pour acheter un cellulaire. Un Samsung Slim Bar VGA Camera SGH-C426 pour 159 soles, un peu moins de 60$. Il me sert surtout pour l'heure et le réveiller matin...! Non, mais il est aussi très pratique parce que, à Lima, c'est vraiment très facile de se perdre. À mon départ du Pérou, je vais en faire don à l'organisme ici pour les autres bénévoles qui viendront. De toute façon, il ne fonctionnerait pas à Montréal!

La Mama m'a fait goutter à toute sorte de petits trucs que l'on vend ici et là. (Bon, là, je dois vous avertir tout de suite : j'ai une mémoire vraiment mauvaise, alors je m'excuse s'il manque parfois des détails comme le nom des plats, des villages, d'une personne ou d'un organisme. Je me force de tout écrire... mais bon. Souvent ça va vite... et c'est pas possible) Je disais donc, elle m'a fait goûter des genres de petits pâtés, roulés (et en plus, vous savez, moi et la cuisine...), c'était vraiment excellent. Jusqu'à maintenant, j'aime vraiment tout ce que je goute et je n’ai jamais été malade (je touche du bois...). En revenant à la casa familiale, elle préparait déjà un souper...! Je vous le dis, je vais rapidement et facilement reprendre le poids que j'ai perdu! Surtout qu'on mange beaucoup de féculents.

Je suis revenue au Friends House vers 21h et j'étais bien contente de voir que Damien était là. Comme c'était ma dernière soirée avant que nos chemins se séparent, je comptais bien aller prendre un verre avec lui et il était bien partant! Nous sommes donc allés prendre un drink dans un pub anglais! LOL Après s'être fait courir après par le garde de sécurité et la serveuse (qui n'avait pas vu que nous avions bel et bien laissé l'argent sur la table), nous sommes allé manger un plat qui ressemblait étrangement à une poutine, arrosé d'un coke dans un resto un peu crade comme il y en a tant ici et que l'on doit aimer. Description de la « poutine » : patates frittes, fromage blanc en tranche, c'est tout, je crois (Damien, corrige-moi si j'oublie quelque chose). Lui a mangé, moi j'ai picossé son assiette en regardant une parade de mode de sous-vêtements à la télé. Nous avons parlé de différents sujets, mais surtout de religions, de valeurs et de morale. Considérrent nos deux missions respectives, ces sujets semblent aller de soit. Je vous invite d'ailleurs à le suivre, lui aussi, dans ses aventures, qui sont vraiment beaucoup plus périlleuses que les miennes! (www.tribalpoursuite.com) Il est en voyage pour un an et filme des documentaires dans des tributs isolés. Chaque documentaire traite d'une valeur différente.


Lundi, 28 avril 2008
Le grand jour, ma première journée à Ayllu Situwa. Pilar est venue me rejoindre pour m'accompagner. Damien m'a fait promettre, la veille, de le réveiller avant de partir, pour un dernier au revoir. Mais contrairement à ses habitudes des dernières semaines, il s'est levé vers 9h, juste à temps pour mon départ. Il tenait à me donner une Bible. Vous serez peut-être surpris, enfin ceux qui me connaissent bien, mais suite à nos discussions des derniers jours, elle était véritablement la bienvenue. En fait, la veille en me couchant, je me disais que j'aimerais bien en lire des bouts, pour mieux comprendre ce donc Damien me parlait. Mais je me disais que ce serait bien difficile de trouver une Bible en français au Pérou! Et voilà qu'il m'en offre une...
Dans le Taxi en allant à Ayllu Situwa, j'ai raconté cette histoire à Pilar. Elle dit que c'est Dieu qui a mis Damien sur ma route, pour m'aider dans ma quête. Je n'ai jamais été une grande croyante en Dieu, un Dieu unique qui es là assis dans le ciel à nous regarder agir à toutes les secondes de nos vies. La religion catholique, chrétienne en particulier m'a toujours fait un peu peur. Probablement parce que je n'étais jamais arrivée à bien saisir ce qui en était. Mais ici, la spiritualité est si présente qu'il est difficile de l'ignorer et de ne pas en faire partie. Surtout à Ayllu Situwa. À chaque repas nous faisons la prière, le dimanche ils vont à la messe et une fois par semaine, un passage significatif de la Bible est choisi, lu et discuté avec les enfants de la maison. Pilar n'a peu être pas tors...

Au centre, il y a moi et Luca, un bénévole italien, qui est là depuis déjà une semaine. Nous avons eu une rencontre avec Luz qui nous a expliqué un peu le fonctionnement de la maison. Je dois avouer que je n'ai pas tout bien compris, mais je crois que j'ai capté l'essentiel.

Le soir, Yasek est venu nous reconduire en auto à notre maison, la maison des bénévoles. Elle est à une quinzaine de minutes en bus de Ayllu Situwa. C'est une propriété qui appartient à la communauté religieuse Comboni (celle-là est difficile à oublié, considèrent qu'il est écrit partout dans la maison!) Aussi, ma rencontre avec Damien a pris tout son sens ici. Vous êtes déjà allé dans un couvent? Ou dans la résidence d'une communauté religieuse? Tu es comme à l'Église partout dans la maison. Des croix, des chapelets, des Bibles, des revues, des livres, des dessins sur Jésus, sur Dieu, sur Marie... J'ai eu des leçons de piano dans une école tenue par des religieuses, j'ai fait mon secondaire avec des religieuses, j'ai déjà fait le ménage des appartements d'une communauté religieuse et jamais je ne me suis sentie tout à fait confortable dans ce genre d'endroit. J'ai toujours été mal à l'aise avec les symboles religieux. Ici il y a même une chapelle à l'étage au dessus de ma chambre... Mais cette fois, je me sens bien. Je ne me sens même pas inconfortable quand je dois passer par la chapelle pour aller étendre mon linge sur le toit! Et je sais que ça a tout à voir avec ma rencontre avec Damien. Il va véritablement fait comprendre des choses sur la religion qui m'aide maintenant à mieux accepter sa présence. Et avant de me coucher, je li quelques pages de l'Évangile. Je suis surtout curieuse, pour l'instant c'est encore, pour moi, un beau livre d'histoires, mais ce sont de belles histoires, qui, je crois, peuvent nous aider à mieux vivre notre existence.

Mardi, 29 avril 2008
Dans l'avant-midi, il y a deux professeurs qui viennent aider au devoir et à la récupération. Ils mon demandé ce matin de donner un petit cours d'anglais. J'aurais aimé être préparée... Mais bon, ça pas pire bien été. Cette semaine c'est plutôt tranquille pour les bénévoles dans la maison. Ils nous laissent le temps d'arriver et de nous adapter un peu au fonctionnement avant de nous ensevelir de choses à faire. Aujourd'hui ils ont découvert que j'étais graphiste! Ils m'ont donc demandé de concevoir une banderole pour une marche qui aura lieu jeudi, leur fête des Travailleurs. J'ai donc fait quelques esquisses et ensemble nous nous sommes entendus sur une idée. J'ai esquissé sur un drap et demain nous allons la peindre.
Aujourd'hui, c'est la fête à Lara, la petite fille de Pilar. J'ai rencontré Janina à Miraflores vers 18h30 pour y aller ensemble. Ce sont des méchants partys les fêtes d'enfants ici!! J'imaginais voir des parents nord-américains « freaker » à voir la quantité inimaginable de bonbons que ces jeunes ont mangés avant de se coucher... et que dire de la liqueur! (Ils boivent très peu d'eau – celle du robinet n'est pas bonne à boire et celle en bouteille coute deux fois le prix d'un 3 litres de coke, idem pour le lait, c'est terrible à mon avis – Ils boivent plutôt plus des tisanes, du thé ou toutes sortes d'infusions maison... puisqu'il faut faire bouillir l'eau pour la consommer.) Mais faut dire aussi qu'ici, l'horaire d'une journée pour les enfants, est divisé de façon assez différente. À Ayllu Situwa, par exemple, ils se lèvent vers 6h30, déjeune vers 8h30 (entre temps, ils font du ménage, lavage, etc.). Certains enfants vont à l'école de 9h à 14h (dans le cas de Ayllu, seulement Atenor va à l'école le matin) et d'autre de 13h à 18h. Donc, c'est là où tout décale, le souper est rarement avant 20h. Les enfants se couchent vers 22h30, tous âges confondus. J'imagine encore une gang de parents sourcillés...! Mais c'est comme ça. On finit donc de travailler vers 21h30, 22h.
Ce soir, après la fête, j'ai dormi chez Pilar (qui habite avec sa mère et sa soeur), il était trop tard pour que je revienne seule en bus et de toute façon je ne savais pas où descendre. Et non, ce n'est pas aussi simple que ça. Il n'y a pas de plan des autobus et, il doit y avoir des centaines de lignes d'autobus, toutes avec des trajets différentes, des couleurs un peu différentes, des numéros de ligne qui se ressemble (exemple la SO-08 ne va pas au même endroit que la SR-08, genre)... c'est très mêlant, surtout le soir. Je commence à peine à m'orienter le jour!

Mercredi, 30 avril 2008
J'ai dû partir très tôt de chez Pilar. J'avais pour plus 1h de bus pour me rendre à Ayllu Situwa. San Miguel, où habite Pilar c'est au nord et Ayllu c'est au sud de Lima. C'est comme si j'avais dormis à Pointe-aux-Trembles pis que je devais être à 9h à Pointe-Claire, genre. Mais il y en a que c'est bien pire. Luz par exemple habite vraiment à l'autre bout de la ville, encore plus au nord. Pour venir travailler ça lui prend au moins 2h de bus, avec des transferts et tout. C'est 4h de transport par jour. Et les bus sont loins d'être confortable et spacieux comme à montréal!
Aujourd'hui, nous avons peinturé la banderole. Demain c'est la fête des Travailleurs et une grande marche est organisée pour aller revendiquer les droits des enfants de vivre et de travailler dignement et sans exploitation. Parce qu’ici, beaucoup d'enfants travaillent pour aider leur famille, je crois que ça fait partir des raisons pour lesquelles l'école n'est que d'une demi-journée par jour. Abolir le travail chez les enfants serait ici une catastrophe. Une loi est d'ailleurs passée, ou va passer pour ça. C'est prendre le problème par le mauvais bout.

Jeudi, 1er mai 2008
Pas mal ma banderole, non? Je suis assez fière du résultat je dois dire.

Je devrais finalement apprendre à cuisiner. Ici j'aide beaucoup dans la cuisine, lundi et mardi ce sont mes journées cuisine. Je leur ai dit que pour le bien de tous, ça serait vraiment mieux que je ne sois qu'une aide. Je suis une très bonne aide. Dites-moi quoi faire, et je le ferrai! Aujourd'hui j'ai aidé Luca à faire un spaghetti carbonara... peut-être je serai capable de reprendre la recette pour vous à mon retour!


Vendredi, 2 mai 2008
Aujourd'hui j'ai congé. J'en profite pour faire mon lavage (on a une laveuse...! Oui oui!), le tri de mes photos, d'écrire un peu... mais je suis en retard...

Samedi, 3 mai 2008
On devait rencontrer Yasek cette après-midi pour déterminer un horaire un peu plus fixe. Mais il a dû partir. Deux jeunes qui après être rentrés dans un centre de réinsertion, ne voulaient plus y être et faisaient des problèmes. Comme c'est deux jeunes que Yasek connait bien, il est allé les chercher et ils sont passés par la maison dans la soirée. Et là, j'ai eu un choc. Je l'ai retrouvé. Certains d'entre vous se rappelleront peut-être de l'avoir vu sur mon desktop au bureau. C'est un petit garçon de 12 ans avec qui j'avais bien connecté et qu'étrangement se retrouvait sur plusieurs de mes photos. Je voulais le revoir, lui et d'autre bien sûr, mais lui surtout. Et voilà, il était devant moi après seulement deux semaines après mon arrivée au Pérou. Il ne se souvient pas de moi, c'est normal. Mais je lui ai montré les photos et nous en avons pris d'autres ensembles. Puis Yasek les a reconduits dans la rue. Quand un jeune ne veut pas en sortir, on peu pas le forcer. C'est triste et parfois frustrant, mais c'est comme ça. Je vais surement le revoir dans la rue. J'aimerais être capable de lui faire réaliser qu'il est beaucoup plus qu'un voyou et qu'il se décide finalement à faire les efforts nécessaires pour s'en sortir.

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